BORDEAUX - Basilique Sainte-Croix

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Orgue Dom Bedos de Celles : 5 claviers, pédalier - 45 jeux

 

 

Cet orgue a été construit au milieu du 18ème siècle par Dom Bédos de Celles,

auteur du célèbre traité publié en 1766 :

« L’ART DU FACTEUR D’ORGUES » .

 

C’est , à la fois, le plus important des instruments construits par l’illustre facteur et le seul qui comprenait encore assez d’éléments pour pouvoir reconstituer l’orgue d’origine.

 

En effet, malgré de multiples transformations et dégradations, il existe encore :

- Les buffets

- les principaux sommiers

- 60% des tuyaux anciens.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le buffet a été débarassé de la peinture brune qui le recouvrait et a retrouvé sa couleur d'origine

 

Composition :

 

Positif Grand-Orgue Bombarde Récit Echo Pédale
51 notes : C1 à D5 51 notes : C1 à D5 50 notes : C1 à D5 32 notes : G2 à D5 39 notes : C2 à D5 * 32 notes : A0 à E5
          ** 36 notes : F0 à E5
Montre 8' Bourdon 32' Bombarde 16' Cornet V rgs Cornet V rgs Flûte 16' *
Bourdon 8' Montre 16' Gros Cromorne 8' Trompette 8'   Flûte 8' (bois)*
Prestant 4' Bourdon 16'       Flûte 8' (étain)*
Doublette 2' Montre 8'   Tremblant doux   Flûte 4' *
Petit Plein-Jeu IX rgs Second 8'   Tremblant fort   Bombarde 16' **
Flûte 4' Bourdon 8'       1ère Trompette 8' **
Nazard 2 2/3' Prestant 4'       2ème Trompette 8' **
Tierce 1 3/5 Doublette 2'       Clairon 4' **
Larigot 1 1/3' Grosse Fourniture II rgs        
Cornet V rgs Grand Plein-Jeu XIII rgs        
Trompette 5' Gros Nazard 5 1/3'        
Clairon 4' Grosse Tierce 3 1/5'        
Cromorne 8' Nazard 2 2/3'        
Voix Humaine 8' Tierce 1 3/5'        
  Grand Cornet V rgs        
  1ère Trompette 8'        
  2ème Trompette 8'        
  Clairon 4'        

Accouplements : I/II III/II Appel G.O

Tirasses I II III Appel d'anches I II III et Pédale

 

 

 

 

 

 

enregistrements audios :

 

André Raison -Francis Chapelet

Improvisation -Paul Goussot

 

 

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Dom Bedos, théoricien ou facteur d’orgues ?
Communication par Pascal Quoirin, facteur d’orgues,  dans le cadre des conférences organisées par la faculté de bordeaux à l’occasion du Tri centenaire de la naissance de Dom-Bedos Mars 2009

 

Il s’est dit beaucoup de choses sur Dom-Bedos de Celles, par des historiens, des experts… mais assez rarement par des facteurs d’orgues. C’est pourquoi je remercie les organisateurs de me donner la parole pendant les journées consacrées à ce grand homme, à l’occasion du tricentenaire de sa naissance.
Il  y a un aspect qui m’a toujours rendu un peu perplexe. C’est que, malgré toutes les études faites sur ce moine artisan, l’idée qu’il fut surtout un expert ou un ancien facteur d’orgues,  ayant « abandonné sa varlope » pour reprendre l’expression de M. Roland Galtier, expert Monument Historique qui vous a fait ici même un exposé sur ce sujet, soit une idée encore assez répandue. 

 

On se réfère pour appuyer cette thèse, à quelques connaissances que nous avons sur ses différents déplacements et quelques rares documents qui  nous relatent sa vie et son action. Et cela semble suffir à certain, sans jamais d’ailleurs faire référence à ce qui est écrit dans son traité de presque 800 pages… pour disserter longuement sur le fait qu’il ne fut seulement qu’un théoricien, et que son traité comporte trop d’erreurs, bref, que Dom Bedos n’était pas facteur d’orgues !

 

J’ai, je vous l’assure, entendu de nombreuses fois ces propos, et quelques fois été tenté d’entrer dans ce genre de débat, pour finalement m’apercevoir que les personne les plus critiques, n’avaient vraisemblablement pas lu une seule ligne de son traité.

 

Et pourtant, la part la plus importante de son ouvrage s’adresse surtout à l’apprenti, au sens le plus noble de ce terme. Il y a bien sûr des généralités énoncées à l’intention des architectes, des entrepreneurs, des conseils donnés aux organistes etc.., mais tout cela, toujours d’un même point de vue, celui du facteur d’orgues qu’il n’a jamais cessé d’être.
Le cursus de Dom Bedos me paraît clair. S’il était excellent dans son métier, il me semble tout à fait naturel qu’il ait consacré une grande part de son activité à transmettre son savoir. Il en est de même encore aujourd’hui dans tous les métiers : si vous êtes compétent, vous serez de plus en plus sollicité. Il vous faudra en conséquence transmettre votre connaissance et, effectivement, vous finirez par former les autres. 

« Abandonner la varlope » à propos de Dom-Bedos est une formulation regrettable, j’y vois même un peu de mépris : le facteur d’orgues réduit à sa varlope, le boucher à son couteau, le maçon à sa truelle …


Le traité de facture d’orgues est donc bien l’œuvre d’un facteur d’orgues, n’en déplaise à M. Galtier.  Nous pourrions sans fin vous en en faire la démonstration.

Chaque chapitre, chaque ligne, décrit ce que fait chaque jour un facteur d’orgues, tout en en consignant les bons gestes qu’il doit faire, gestes qu’il a lui-même accompli évidemment, c’est incontestable.

 

Il prévient même des erreurs  qu’il a lui-même commises, comme celles par exemple que nous avons pu constater en restaurant les sommiers de l’orgue de Sainte Croix. Tout est abordé avec une minutie systématique tout en décrivant plusieurs méthodes. Et si le ton est plutôt aimable, ses propres préférences sont, en revanche, énoncées sans ambiguïté.
Ce que je vous dis aujourd’hui,  nous l’avons vécu en restaurant l’orgue de Sainte Croix. Il est bien évident que son traité a structuré toute notre démarche mais, malgré cela, ce ne fut pas suffisant. Sa consultation a été nécessaire mais non suffisante. La raison en est simple : Dom-Bedos, n’énonce pas des préceptes immuables pour la construction des orgues, il laisse une bonne part à l’initiative tout en énonçant ce qu’il conviendra de faire, en mentionnant aussi et souvent, ce qu’il ne faut pas faire et en indiquant aussi ce que font les bons facteurs.


C’est pour cette raison que le terme de reconstitution, à propos des travaux que nous avons effectués à Saint Croix me semble plus approprié que celui de restauration. Le terme de restauration, pourrait par contre s’appliquer aux travaux effectués sur le matériel sonore dont il subsistait encore 70% quant à la tuyauterie d’origine.
Le traité de Dom-Bedos décrit un orgue idéal, parfaitement proportionné au site architectural, ce qui n’est pas le cas à sainte Croix : l’étroitesse de la tribune et son important décalage par rapport à l’axe de la nef ont fortement compliqué l’implantation de l’ensemble. Si l’on s’en tient à ses recommandations, l’espace disponible n’autorisait l’implantation que d’un « 16 pieds ordinaire » en montre.
Vraisemblablement, Dom-Bedos a vu grand, peut-être trop grand et les contraintes qui en découlèrent l’ont obligé à imaginer des solutions parfaitement adaptées faisant de cet orgue un tout unique et organisé rigoureusement qui ne laisse pas de place à l’improvisation.


Voilà comment et pourquoi, aujourd’hui, il m’est possible de vous affirmer cela alors que nous ne savions pratiquement rien, avant de commencer cet important travail de reconstitution, sur la manière dont il avait conçu son instrument.
En tout cas, son traité ne fait pratiquement jamais référence à celui-ci, sauf de manière extrêmement discrète et indirecte.

 On constate toutefois, une belle concordance entre les recommandations énoncées dans son traité et le matériel récupéré à la Cathédrale Saint André. En revanche, le fait que ce même matériel ai été contenu dans les buffets encore à leur place dans l’église Sainte Croix, nous paraissait beaucoup moins évident et nous a obligé à laisser de côté certaines de ses recommandations. C’est à ce moment-là qu’il est nécessaire de « décoder » certains passages du traité. Je prends l’exemple concernant l’ordonnancement de la règle des sommiers. Dom Bedos dit ceci : « On ne s’encombrera pas, comme font certains facteurs (en l’occurrence il s’agit de lui-même), de suivre l’organisation de la façade pour faire la règle des sommiers, c’est une source d’erreurs importantes etc …


En ce qui concerne l’orgue de Sainte Croix, ce précepte n’est absolument pas appliqué.

La règle du sommier tient bel et bien compte de l’organisation des façades, aussi bien pour le positif que pour le Grand Orgue. Si l’on avait appliqué à la lettre ce que Dom-Bedos écrit sur ce point précis, nous nous serions très rapidement retrouvés dans une impasse.

C’est l’une des premières constatations que nous avons fait lors de l’étude de reconstitution de cet orgue et c’est le point de départ de toute la suite du programme.

En effet, même si nous avions pu récupérer les sommiers d’origine (4 du grand orgue, 3 du positif, 2 de la pédale), rien ne nous indiquait leur règle constitutive.

Ces sommiers qui avaient subi de profondes mutilations, avaient, entre autre, été partiellement bouchonnés pour créer un ordonnancement (une règle) différent de celui d’origine.
Il a donc été nécessaire de retrouver cette règle de manière certaine, car c’est bien d’elle que découle toute l’organisation de la partie instrumentale et c’est d’elle aussi que découlera toute la disposition intérieure du matériel sonore. L’indication nous en a été donnée par la notation d’une série complète de tuyaux : le Nasard du Grand-Orgue.

Celui-ci, noté plusieurs fois de diverses manières, présentait parmi toutes, une suite logique de marques, d’une graphie ancienne, en tout cas la plus ancienne, donc vraisemblablement de la main de Dom-Bedos.


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Dès lors, la reconstitution de tout l’orgue devenait possible et, au fur et à mesure que nous avancions, cette  belle ordonnance, imposait à tout l’orgue une logique inexorable.
Ceci étant posé, les problèmes liés à l’étroitesse du site ou à la grandeur excessive du projet demeuraient toujours.
C’est souvent à un problème général de « placement » que l'on s’affronte. Placement du matériel sonore essentiellement, de manière à ce qu’il puisse fonctionner naturellement sans être « offusqué » (c’est un terme propre à Dom-Bedos). Le fait d’avoir prévu un Bourdon de 32 pieds impose une échelle sonore égale à celle d’un très grand orgue avec un nombre important de tuyaux de bois à placer dans le grand buffet (un total de 87 : 3 octaves de Bourdon de 32 pieds, 2 octaves de Bourdon de 16 pieds, 2 basses de 8 pieds dont les A°).


Dès l’établissement de la règle des sommiers, Dom-Bedos avait inévitablement déjà en tête l’organisation du placement de tout ce matériel, comme s’il avait fait un plan complet de l’instrument avant de le commencer. Ceci me laisse un peu perplexe étant donné que Dom-Bedos, qui recommande de bien tout prévoir pour que l’orgue soit comme il le dit « bien entendu », ne parle à aucun moment, de faire les plans de l’orgue comme nous les faisons de nos jours. Cette manière que nous avons aujourd’hui de faire de nombreux plans nous viendrait plutôt de Cavaillé-Coll. Elle est plus en rapport avec un besoin de travailler efficacement, pour répartir les tâches rationnellement, de manière à ce que l’activité soit économiquement viable.

L’exemple le plus frappant dans cette étonnante disposition est la position dans l’orgue du A° du Bourdon de 16 pieds et de l’A1 du Bourdon de 32 pieds, deux tuyaux parfaitement identiques, encombrants (300 mm au carré) et gros consommateurs de vent. La règle du sommier mentionne les deux gravures aux  extrémités des deux sommiers des dessus, celles-ci sont situées en milieu des tourelles de 12 pieds à l’emplacement exact d’un montant de charpente de forte section : la place de ces 2 tuyaux est donc complètement naturelle et le trajet de vent pour les alimenter n’excède pas 20 cm. Voilà un exemple d’une belle ordonnance, parfaitement logique, qui se manifeste ensuite pour tout l’instrument et qui en fait un spécimen unique de la facture d’orgue.


Dom-Bedos insiste sur le fait de bien tout prévoir. Dans son ouvrage, cette démarche est paradoxalement plutôt décrite au fur et à mesure de l’avancement du processus de construction. Plus précisément, par exemple, en ce qui concerne le chapitre qui s’intitule « Manière de placer les différents tuyaux qui… », il donne évidemment les meilleurs conseils à ce sujet. Mais, ce chapitre  commence ainsi : « les sommiers étant en place dans l’orgue… » N’est-ce pas un peu tard ? C’est effectivement ce que l’on constate dans certains orgues où le placement des tuyaux qui ne sont pas sur leur vent semble avoir été réalisé avant d’avoir réfléchi.


Mais, tout compte fait, si nous ne disposons d’aucuns plans d’orgues de cette époque, nous devons bien nous résigner à admettre que l’on n’en faisait point, du moins sous la forme actuelle. Celle-ci  est plutôt issue de l’ère industrielle. D’ailleurs,  aujourd’hui,  dans les lycées Techniques, on désigne souvent cette discipline sous le vocable : « Dessin Industriel ». 


Lorsque les parties instrumentales de l’orgue de Wenner qui avaient occupé momentanément les buffets du Dom-Bedos ont été démontées,  nous avons découvert un tracé à la pointe sèche à même le sol de la tribune. Ce tracé représentait, en vue de dessus, la disposition des trois sommiers du positif et un axe central. Le reste de la surface de la tribune ne comportait aucun autre tracé, sans doute du au fait que le carrelage aurait été vraisemblablement changé à cet emplacement. Les dimensions relevées sur ce tracé des sommiers de positif correspondaient bien aux sommiers encore existant. Il y avait donc bien eu un plan ou plutôt un tracé des sommiers fait précédemment.
Pour la reconstitution du Positif, les choses étaient simples, la position des sommiers était donnée par le tracé au sol et tout coulait de source, les sommiers se sont donc retrouvés en parfaite adéquation avec la façade. 
Pour le grand orgue, en l’absence de tracé au sol, c’est le buffet qui nous a indiqué l’exacte position des sommiers. L’avant et l’arrière du grand buffet sont reliés entre eux par des barres de chêne de forte section. Elles ont un triple rôle : soutenir les 4 grands sommiers, assurer l’écartement régulier entre l’avant et l’arrière de l’orgue, et soutenir les tourelles. Il n’y a pas d’équivoque possible sur la position de ces barres puisqu’elles sont fixées à l’arrière du buffet par des assemblages à clefs dont les passages au travers des traverses arrière du buffet ont pu être très clairement identifiés.


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On  ne peut encore une fois, que constater l’implacable logique de conception propre à Dom-Bedos. Ces éléments de charpentes à triples fonctions témoignent réellement d’une conception claire et simple, avec des moyens d’un faible coût économique. Ceci révèle aussi le caractère global de la conception de cet orgue où le dessin des buffets, leurs proportions, les exigences des parties instrumentales font un tout parfaitement abouti.

Toute la reconstitution a ensuite eu lieu logiquement et naturellement, jusqu’à retomber très précisément, en ce qui concerne notamment les éléments du tirage des jeux du positif, exactement dans les perces d’axes des rouleaux métalliques restées intactes dans deux pièces de chêne, encastrées à même le sol de la tribune depuis 1748.

 

Cet orgue est bien l’œuvre d’un facteur. Ce n’est pas l’application d’une théorie de la facture d’orgues comme cela se dit parfois, puisqu’il précède l’écriture du traité. Il n’y a pas chez Dom-Bedos, comme le laisse sous-entendre M. Galtier, Expert auprès des Monuments Historiques, une dichotomie du personnage : l’un soi-disant facteur d’orgues devenu expert, l’autre ancien facteur « ayant abandonné sa varlope ». C’est tout simplement un facteur d’orgues qui écrit sur son métier. C’est ce qui lui donne cette incontestable autorité, reconnue encore aujourd’hui dans toute la profession,  autorité qui n’a rien de commun avec celle des experts d’aujourd’hui.
Et à ce propos, les expertises publiées de Dom-Bedos démontrent aussi cette réelle compétence. Tout ce qu’il dit ne peut être dit que par un facteur d’orgues qui analyse ce qu’il observe depuis sa propre pratique du métier, sa propre expérience.
Les expertises de Dom-Bedos sont sévères mais justes. Bien peu d’orgues construites aujourd’hui résisteraient à la rigueur d’un tel examen, ce qui prouve, s’il fallait encore s’en convaincre, le très haut niveau de pratique de notre métier au 18ème siècle.
Pour terminer, j’aimerais vous informer de l’état de conservation de l’orgue de Ste Croix. Cela concerne essentiellement le matériel sonore. Une grande part de celui-ci est atteinte de la lèpre de l’étain. Beaucoup de parties malsaines du métal constituant l’ensemble de la tuyauterie ont été remplacées, à l’occasion de notre restauration, par des pièces de métal de même titrage. Les tuyaux ont alors retrouvé leur intégrité. Ils ont retrouvé toute leur qualité sonore originelle.
Mais la lèpre de l’étain est un phénomène d’oxydation qui ne s’arrête jamais. On constate encore aujourd’hui une dégradation lente mais certaine d’un certain nombre de tuyaux qui pourraient à l’avenir, devenir poreux et ne seront donc plus en état de parler correctement. Nous les réparons régulièrement mais aujourd’hui quelques-uns ne sont déjà plus réparables. Ils sont dans le même état que les tuyaux de façades que nous avons dû refaire en copie et qui demeurent entreposés à l’arrière de l’orgue. Nous proposons depuis un certain temps de refaire ces tuyaux en copie au fur et à mesure du besoin et de conserver les originaux en les entreposant à l’arrière de l’orgue comme le sont les façades d’origine. Nous estimons que ces interventions concerneraient environs 1 à 2 tuyaux tous les 5 ans environ.
Lorsque toute la tuyauterie dans deux, trois ou quatre siècles (ou peut être moins) aura été remplacée, sera-t-on toujours devant l’orgue de Dom-Bedos ? Je vous répondrai par une autre question : Est-on, lorsque nous admirons la façade de la Cathédrale de Notre Dame de Paris, devant une œuvre authentique,  alors que tant de pierres ont déjà été remplacées ?

P. Quoirin facteur d’orgues. Le mercredi 11 mars 2009

 

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